Portraits

« Pas de potion magique, elle force son destin ! »

Martine Abbou
Ecrit par Martine Abbou

Le 2 décembre dernier, et avec 5 299 voix, sur 10 340 votants,  Christiane Féral-Schuhl et Yvon Martinet ont été élus, respectivement Bâtonnier et Vice-Bâtonnier du Barreau de Paris.

Les équipes de Wimadame sont heureuses d’avoir soutenu Christiane Feral Schuhl (CFS) dans sa campagne depuis décembre 2009.

C’est seulement la deuxième fois, en 200 ans d’histoire qu’une femme est élue Bâtonnier de Paris. Surtout, c’est la première spécialiste des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) à être ainsi distinguée.

Alors que la profession d’avocat est amenée à toujours plus de dématérialisation, y compris dans ses relations avec les administrations de la Justice, cette élection n’est pas neutre. Et l’ère du changement semble souffler sur les diverses problématiques du métier d’avocat.

Cette victoire, CFS la doit à son travail, à sa volonté, mais aussi au réseau.

Et pour preuve, CFS a non seulement été soutenue par les avocates parisiennes mais aussi par Brigitte Longuet, (qui a réuni 2100 voix au premier tour) appelant, au second tour, à voter pour sa consœur, souhaitant « voir une femme élue à la tête de l’Ordre».

Si le soutien humain est capital, il n’en demeure pas moins que la modernité de la campagne a beaucoup aidé. La forme ayant servi le fond.

Officiellement, le taux de participation est d’environ 50%. Une minorité se déplace jusqu’aux urnes du palais car le vote est surtout électronique. Fini donc les longues soirées de dépouillement dans les couloirs sombres et déserts de l’Ile de la Cité. Place à la modernité avec, pour cette édition, une autre innovation puisque l’actuel bâtonnier a décidé d’organiser un débat télévisé sur Public Sénat demain entre les deux tours. Autrefois, la campagne se menait à l’ancienne: cocktails, discours et accolades à la Buvette du Palais. Désormais, le candidat au bâtonnat délègue à ses «équipes» l’animation de son site internet, l’envoi de mails tous azimuts et se réserve pour des réunions publiques, souvent thématiques. «Si l”élection a gagné en professionnalisme, elle a perdu en convivialité, estime un ancien bâtonnier. Malgré tout, réseaux et copinage influencent encore le vote».

Une Avocate élue par les Avocates ! Et pour les avocates ?

Cette récente élection démontre la féminisation grandissante du métier. En 2010, les avocates sont désormais plus nombreuses que leurs confrères à Paris. Quant à l’École de formation du barreau, 65% des élèves sont… des étudiantes.

Christiane Féral-Schuhl l’avoue. La campagne fût « dure et intense ». Les plus anciens dans le métier haussent les épaules en rappelant que l’élection du bâtonnier de Paris,  n’a jamais été une promenade de santé. Briguer le poste de patron des 22.000 avocats de la capitale – soit la moitié du barreau français – est une course de fond qui demande des mois de préparation, une solidité psychologique sans failles et une surface financière qui permette de mettre son activité entre parenthèses pour se consacrer à l’élection.

Si éprouvante fût elle, la campagne, est restée passionnante. Reflétant les préoccupations du barreau parisien, son état de santé et ses grandes orientations.

A retenir :

CFS, auteure :

Droit de l’informatique, « Cyberdroit », ouvrage de référence incontournable. Il a connu cinq éditions successives, la dernière datant de fin 2008.

CFS, le programme :

www.feral-schuhl.com

Madame le Bâtonnier à vous de mettre en œuvre toutes les promesses de campagne dans lesquelles nous fondons beaucoup d’espoir.

Alors, bon courage, et bonne route !