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Soutien des femmes dans l’économie Mondiale

Martine Abbou
Ecrit par Martine Abbou

Traduction de l’Article de Ian Talley, The Wallstreet Journal, 23/02/2015

Le directeur général du FMI parle d’une conspiration insidieuse contre les femmes qui coûterait à certaines économies jusqu’à 30% du PIB

Christine Lagarde, directeur général du Fonds Monétaire International, a déclaré qu’une «conspiration insidieuse» de lois permettrait d’exclure les femmes du marché du travail à travers le monde privant cruellement l’économie mondiale d’une part de croissance.

“Mettre à niveau le terrain de jeu juridique pour les femmes serait une réelle promesse pour le monde, en termes humains et économiques», a écrit Mme Lagarde dans un nouveau blog soulignant une nouvelle étude du FMI sur la question.

Des pays comme l’Inde, la Turquie, le Pakistan et l’Egypte sont en train de perdre des centaines de milliards de dollars de potentiel économique car ils mettent des barrières aux femmes qui travaillent, selon l’étude du FMI.

“Malheureusement, cette promesse reste largement ignorée et son potentiel inexploitée,” dit-elle. “Les restrictions légales jouent contre les femmes à être économiquement active – à travailler.”

En utilisant une base de données de la Banque mondiale qui suit des lois telles que droits de propriété, impôts, codes judiciaires et obstacles juridiques à l’ouverture de comptes bancaires, les économistes du FMI ont estimé les pertes économiques liées au fait de maintenir les femmes éloignées du marché du travail.

Dans plus de 40 pays – dont beaucoup font partie du Groupe des 20 plus grandes économies mondiales – les nations perdent plus de 15% de leur produit intérieur brut potentiel, selon les estimations du FMI.

Le Qatar, Oman et l’Iran sont en tête de liste avec plus de 30% du PIB. Absente de la liste l’Arabie saoudite qui a un des plus faibles taux de participation féminin à la main-d’œuvre au niveau mondial, selon la Banque mondiale.

Bien sûr, ces pertes sont également des possibilités.

Mme Lagarde pointe le Pérou, où une nouvelle constitution en 1993 a accordé l’égalité juridique entre les sexes, en garantissant l’égalité des chances dans le travail pour les femmes. La participation au marché du travail a par la suite augmenté de 15% dans les cinq ans.

Mais l’exemple du Pérou peut également servir à mettre en évidence les défis à changer ces lois, dont beaucoup sont profondément ancrés dans le tissu social du pays. (Toujours diplomates, les économistes du FMI notent dans le résumé que “cette étude n’a pas l’intention d’émettre un jugement sur les normes culturelles et religieuses généralement répandues dans ces pays”).

Le changement constitutionnel du Pérou est intervenu au milieu d’une crise économique et politique profonde. Bien que la croissance ait atteint 13% en 1994, le renouveau a coïncidé avec un programme de prêt du FMI exigeant du président controversé du pays, Alberto Fujimori, la restructuration économique.

Les difficultés économiques peuvent être un moteur de changement de la dernière chance dans certains pays.

“Dans un monde en recherche de croissance, les femmes aideront à la trouver, si elles sont confrontés à un terrain de jeu équitable au lieu d’une conspiration insidieuse”, a déclaré Mme Lagarde.

 

 

Version originale

‘Insidious Conspiracy’ Against Women Costs Economies Up to 30% of GDP, Says IMF Chief

An “insidious conspiracy” of laws is keeping women out of the workforce around the world, costing the global economy badly needed growth, said Christine Lagarde, managing director of the International Monetary Fund.

“Leveling the legal playing field for women holds real promise for the world—in both human and economic terms,” Ms. Lagarde wrote in a new blog post highlighting a new IMF study on the issue.

Countries such as India, Turkey, Pakistan and Egypt are losing hundreds of billions of dollars in lost economic potential as they preserve fences against working women, according to the IMF study.