Billet d’humeur… La liberté d’expression, c’est aussi la liberté du silence, le droit de choisir quand comment et pourquoi on parle et surtout pour qui. 2025 l’ère du vacarme où chacun à son mot à dire, les réseaux débordent d’opinions, les plateaux, les débats, les conférences… on parle on parle..mais entend-on encore quelque chose. C’est précisément dans ce trop plein de paroles, que le silence mérite d’être évoqué.
Le silence sur des douleurs, un ami quand il apaise, un ennemi quand il empêche de vivre et exister. Dans le travail le silence peut être une force, il favorise la concentration , une réflexion nécessaire avant l’action. Mais le silence a deux visages, refuge, espace de paix, on se reconnecte à soi, mais mal utilisé, il devient aussi un frein aux réels, il peut blesser, quand il devient fuite ou indifférence, il crée des vides plus lourds que des disputes.
En regardant le ciel, ce 2 juillet, plusieurs visages apparaissent, invisibles mais profondément présents dans mon coeur. Vivre malgré tout parait’il , c’est avancer avec les absents, c ‘est choisir la lumière, même quand l’ombre insiste. Le lien entre un père et sa fille ne suit aucune règle, avec mon père, c’était la joie le soleil mais souvent le silence sur certains sujets.. Un silence plein, chargé d’émotion de pudeur, parfois de tendresse, parfois d’ombre. Je l’ai longtemps pris pour un mur sur un passé douloureux, ce silence, puis j’ai compris qu’il était aussi un langage. Mon père était là présent à sa façon. Mais parfois, ce silence devenait l’ennemi, car Il me laissait seule face à mes questions, mes doutes d’enfant, de jeune fille. Mon père est parti le 2 juillet 1983. Trop tôt. Il a laissé un vide que le silence n’a jamais comblé. Avec le temps, j’ai compris : dans ce silence, il y avait aussi un certain respect, une confiance. Une façon à lui de dire : “ Avance tu peux” Aujourd’hui, je continue de marcher avec lui, malgré son absence et les silences. Un papa charismatique rayonne sans effort, il manque chaque jour car il savait trancher avec justesse. A des grandes décisions à prendre, résonnent un vide que rien ne comble vraiment, un papa vous donne des racines solides et des ailes pour avancer. Le silence isole, crée souvent des malentendus, mais surtout il cache parfois ce qui aurait tant besoin d’être dit. A tous les bons papa, un grand merci.