Mes rêves... la vie en Rose Tribune d'expression

Booster les carrières féminines : et si la reconversion professionnelle était la clé ?

Le témoignage de Perrine Gautheron, Dirigeante de l’agence immobilière Les Villas

La frustration au travail est devenue le mal du siècle. Particulièrement vivace chez les cadres féminins, le phénomène du brown-out peut surprendre. A priori, cette partie de la population active a tout pour être heureuse. Et pourtant, certaines souffrent : de leur potentiel sous-exploité, de l’absence de sens dans les missions qui leur sont confiées, d’un ennui qui démange.

Le congé maternité : un déclencheur 

Comme de nombreux cadres, j’avais tout pour être heureuse : un salaire confortable, des vacances au soleil, des tickets restaurant et les Noël chez Mickey. Tout me prédestinait vers cette carrière épanouie. J’ai réussi mes études et bien démarré ma vie active : une licence en Argentine, un MBA aux États-Unis, un premier poste dans le marketing en Australie, un second à Bordeaux dans le secteur bancaire. Je suis devenue spécialiste des montages financiers complexes pour les clients étrangers souhaitant investir dans la région. J’ai ensuite évolué vers le conseil patrimonial : j’accompagnais, derrière mon bureau, des clients dans leurs projets d’investissement.

En 2014, mon second congé maternité est l’occasion de mener une réflexion profonde sur mes envies et mes aspirations pour les années à venir. Ma zone de confort n’est plus une finalité et je prends conscience d’une chose simple. Il me reste 30 ans à travailler. Je veux être libre, je veux m’éclater, sinon, je n’y arriverai jamais !

Avec deux enfants en bas âge et le soutien indéfectible de mon conjoint, c’est le moment de « l’indépendance ».

Du dialogue et beaucoup de travail pour bien appréhender sa reconversion

Amoureuse de Bordeaux et sa région, j’ai toujours eu un intérêt particulier pour l’immobilier et l’architecture. J’ai souhaité creuser du côté de cette passion en sollicitant plusieurs rendez-vous auprès d’agents immobiliers, chefs d’agence et agents commerciaux. J’ai voulu toucher du doigt le quotidien de ces différents acteurs du secteur qui m’ont tous confortée dans mon choix.

J’ai donc intégré la toute nouvelle agence bordelaise franchisée d’un réseau immobilier de luxe. La « révélation » est en marche ! Je comprends vite la place de l’agent immobilier, les enjeux du métier et les clés de la réussite. Mais cette liberté au quotidien implique en fait une autonomie et une organisation sans faille. Je retiens cette phrase de ma première formation : « Si vous travaillez beaucoup, vous n’êtes pas sûr de réussir ; par contre si vous ne travaillez pas, vous êtes sûr d’échouer ! »

D’agent immobilier à directrice d’agence associée

Ma première année est saluée par le trophée « du meilleur démarrage » lors de la convention nationale de mon réseau. L’occasion m’est ensuite donnée de prendre la direction de l’agence. Me voilà manager, directrice associée… Et toujours agent immobilier puisque je continue à suivre mes clients et à réaliser des transactions. Les 3 casquettes s’avèrent, au début, compliqué à combiner. Il n’y a que 24h dans une journée !

J’ai appris à m’entourer, à déléguer et à prioriser. Avec toujours un souhait : ne jamais délaisser le commercial et garder un pied dans le terrain.

L’entrepreneuriat, la plus belle des expériences professionnelles

Tandis que l’équipe s’étoffe, une idée se met à germer dans ma tête. Et si je créais ma propre agence ?

Je m’aperçois que le type de bien immobilier que je préfère – les belles maisons autour de Bordeaux – n’intéresse ni les réseaux généralistes (qui se concentrent sur les appartements ou les maisons plus classiques), ni les enseignes immobilières de luxe (qui vendent des biens de prestige en centre-ville).

Je décide d’en faire ma spécialité en créant, fin 2017, Les Villas, l’agence bordelaise experte dans l’immobilier résidentiel familial haut-de-gamme. Un segment de marché très spécifique, mais aussi un positionnement assumé : le 100% digital. Contrairement aux grandes agences immobilières qui ont toutes un pas-de-porte luxueux, je fais le choix d’un marketing uniquement numérique. Eh bien, quand le haut-de-gamme ose le digital, ça marche !

Une reconversion réussie ? Faire de sa passion son métier !

Depuis que je suis dans l’immobilier, je ne travaille plus. J’ai fait de ma passion un métier, et pour moi c’est cela, une reconversion réussie ! Aujourd’hui, je souhaite agrandir mon équipe. Je ne recherche pas de « profils », je privilégie le savoir-être. Des collaborateurs engagés – et pourquoi pas à la recherche d’un nouveau souffle professionnel. La technique, ça s’apprend !