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De l'obsession à la quête perpétuelle de l'égalité….

Martine Abbou
Ecrit par Martine Abbou

avec les hommes! Article rédigé Par Théo Recoules Deux cent dix ans précisément après son exécution, ses paroles se révèlent d’une acuité, preuve de l’atemporalité de la question : « La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune ». Celle qui monta aux deux n’a pas seulement œuvré à l’émancipation des droits des femmes : l’auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne a ouvert les esprits non éclairés de l’époque et la brèche pour que s’y engouffrent les combattantes de demain. D’aucuns n’hésiteraient à lui donner la maternité de certains progrès sociétaux tels que celui obtenu le 27 octobre 1946, jour depuis lequel le préambule de la constitution proclame : « La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme ».

Mais les combats lancés par Olympe de Gouges suffisent-ils à expliquer l’obsession des femmes à obtenir l’égalité avec les hommes ? Certains rappellent, pour justifier cet engouement féminin, qu’une obsession ne se résorbe qu’au moment où elle a été assouvie. Or, sur l’égalité avec les hommes, on partait de loin et la société en a complexifié le contenu.
Un féminisme, des féminismes   

D’où l’affirmation de la philosophe Elizabeth Badinter considérant qu’ « aujourd’hui, on ne peut plus parler d’un féminisme mais des féminismes ». Pourquoi ? Tout simplement, nous explique-t-elle dans son ouvrage L’un est l’autre : des relations entre hommes et femmes, parce que « dans les années 1960, la plupart des femmes, militantes ou pas, avaient comme objectifs l’indépendance financière, un rapport d’égalité avec les hommes, la maîtrise de leur corps. Mais aujourd’hui, c’est fini ». Et l’autorisation du port du pantalon pour les femmes qui vient d’entrer en vigueur, illustre idéalement comme un combat de première importance en 1800 peut devenir une anecdote anachronique de nos jours.
A l’occasion d’un micro-trottoir sur ce qu’évoque la question de l’égalité homme-femme, on se rend compte que le propos est juste : « l’absence de parité en politique me dérange » déclare Amadea, 25 ans, quand Amélie, 34 ans ne supporte pas « l’écart de salaire qui est dégradant », et Laurent met lui le doigt sur « les violences faites aux femmes ».

Quand on dénombre les domaines couverts par le ministère des droits de la femme, la multiplicité des champs d’action (égalité professionnelle, droit à disposer de son corps, parité, lutte contre les violence, éducation et lutte contre les stéréotypes) confirme l’extension du domaine de la lutte. Tous ont un sens puisqu’encore en 2011, les femmes accusaient un retard de revenus de 13% par rapport aux hommes. Mais l’Etat ne peut pas œuvrer à tout, tant il a déjà à faire en son propre sein : alors que la fonction publique française comptait, en 2011, 52 % de femmes, seuls 10 % des préfets sont des femmes, et

11 % des ambassadeurs. Mais tous ont-ils un rapport avec le combat originel ?  
Pour finir, un nombre à retenir : 2085. C’est à partir de cette année que l’égalité homme femme au travail pourrait voir le jour, d’après les résultats d’une étude américaine menée par l’Université de Denver.
Encore 72 ans alors, avant que l’un des combats pour cette égalité ne s’éteigne, avant d’être remplacé par un autre mécaniquement. Un combat devenu une quête perpétuelle.