Tribune d'expression

Plusieurs jobs/activités… Pour quoi faire ?

By Mireille GAROLLA

Cette question me ramène de nombreuses années en arrière, à l’époque où, en stage à New York, je regardais avec un mélange d’étonnement et une certaine admiration mes collègues américains cumuler 2 jobs pour gagner plus d’argent et acheter leur premier logement à Manhattan. Il n’était alors pas rare de trouver des associations aussi curieuses que banquier le jour et barman la nuit. Leur fatigue était largement compensée par la promesse de lendemains meilleurs et financièrement sécurisés.

Aujourd’hui cette tendance revient à la mode dans un contexte complètement différent. On peut y associer différentes raisons en fonction de l’âge et du contexte professionnel des protagonistes. 3 situations se retrouvent fréquemment :

  • Les cinquantenaires cherchent à sécuriser leurs sources de revenus présents et futurs. Ils sont chers, expérimentés et relativement nombreux sur un marché du travail qui d’évidence ne peut plus les accueillir tous. Partager leur temps de travail entre différentes formes d’activité ou entre différentes entreprises leur permet d’adresser deux problématiques en même temps : celle du «  vous êtes trop cher pour nous » et d’éviter de se retrouver sans emploi si l’une de ces activités venait à disparaître.
  • Les personnes en phase de transition privilégient la multiplicité d’activités (missions temporaires, participation à un travail associatif…) afin d’acquérir des connaissances dans un secteur qu’elles ne connaissent pas et vers lequel elles souhaiteraient éventuellement s’orienter. D’autres peuvent aussi concilier une première activité, considérée comme alimentaire et une seconde activité  « passion », qui ne peut pas, ou pas encore les faire vivre.
  • Enfin les trentenaires sont les plus adeptes de cette nouvelle forme d’activité. On les appelle les « Slashers », (terme français intraduisible). Ce sont de vrais généralistes qui trouvent leur épanouissement dans la variété des activités auxquelles ils se livrent. Ils se comportent comme de véritables chefs d’entreprises, réalisant au cours de la même journée ou de la même semaine du commercial, du marketing, de la production ou de la finance. La nouveauté c’est que cette fois-ci l’entreprise est leur propre personne.

Entre sécurité et passion, entre subi et ardemment désiré, nous trouvons là toutes les situations possibles. L’important est que chaque personne y trouve sa propre zone de confort. En effet, la multiplication d’activités va de pair avec la multiplication des pressions et des challenges et le risque de burn-out sous prétexte de trop vouloir étreindre est bien réel.

Trouver ce double équilibre vie pro /vie perso et entre les différentes activités est sans doute l’aspect le plus difficile de ces situations autrement très enrichissantes.

Mireille Garolla
Associé Gérant group’3C