Coup de Cœur Média

Billet d’humeur

Martine Abbou
Ecrit par Martine Abbou

Ce mois-ci , notre coup de coeur du mois Stéphanie Zeitoun.

“La passion plus forte que la raison: Comme le stress est le mal du siècle, la crise économique justifie à elle seule toutes les dérives des employeurs. Je suis journaliste, victime en première ligne des professions dites sinistrées. Les offres d’emploi se font rares et ceux qui se risquent à en publier précisent lorsque le job est rémunéré ; voilà qui en dit long sur la nouvelle norme de ce métier : un bénévolat déguisé derrière une vitrine médiatique, offrant une pseudo-reconnaissance mirifique. Lorsque par bonheur on vous propose de vous payer les lignes que vous aurez daigné écrire, la fiche de paye est obsolète ; il faut facturer sous peine d’être rejeté, même si ce modus operandi flirte avec l’illégalité. Le journaliste n’a d’autre choix que de se résigner à pointer aux assedics, ou opter pour le statut d’auto-entrepreneur, annihilant toutes ses chances de conserver une carte de presse chèrement payée. Vient ensuite la négociation du prix au feuillet, puis le combat avec un Pôle Emploi sous qualifié pour vous aider. Faut-il tout abandonner ou trouver un moyen de subsister dans un métier dépassé ? Les journalistes d’aujourd’hui doivent se réinventer, écrivant sur des sites potentiellement rétribués par des annonceurs séduit par leur visibilité ; encore faut-il se démarquer… et accepter de « communiquer » plutôt que d’enquêter avec impartialité. Ce courant se fait bien sur au détriment de la qualité des papiers publiés, renforçant le nivellement par le bas des rédacteurs sous payés.

De mon côté, je ne suis pas prête à renoncer à ma liberté ; je continue à faire ce métier de passionnée, avec pour motivation la reconnaissance d’un public sensible à mes écrits. Vivre ou survivre de sa plume, le prix reste cher à payer !