Pour cette rentrée, wimadame a rencontré l’agence SQLI région Ouest, agence dédiée à l’expérience digitale. En réalisant ce portrait, nous avons voulu donner la parole à une femme manager d’une agence qui accompagne les grandes entreprises et les marques régionales dans leur transformation digitale. Stéphanie Pialat, directrice de l’agence SQLI Région Ouest prend la parole.
Stéphanie Pialat pouvez-vous revenir sur votre parcours et expliquer vos choix de carrière.
« Après l’obtention d’un bac éco, je me suis orientée vers une classe préparatoire et une école de commerce.
Mon diplôme en poche, j’ai signé mon premier job chez XEROX où j’ai fait mes armes comme commerciale. J’y suis restée deux ans avant de m’installer à paris pour travailler dans une agence de notation financière DUN & BRADSTREET. J’y ai occupé la fonction de commerciale pendant deux ans également, avant de prendre la direction d’une équipe et devenir manager.
En 2002, je quitte la région parisienne pour Bordeaux chez Capgémini.
En Novembre 2008, c’est chez SQLI que je vais occuper les fonctions d’account manager jusqu’en septembre 2013.
En 2013, je démissionne pour rejoindre une autre société dans laquelle j’ai pris la direction de la région, jusqu’à ce que trois mois plus tard, SQLI me propose le poste de Directeur de l’entité de Bordeaux. J’ai donc fait machine arrière.
Suite aux bons résultats de l’agence de Bordeaux, mon patron m’a proposé en janvier 2018 de reprendre l’agence de Nantes regroupée avec Bordeaux sous la bannière « Région Ouest ».
Il y a deux métiers que j’affectionne particulièrement : Le commerce, que j’exerce depuis le début de ma carrière et dans lequel je m’épanouis pleinement, et le management. C’est à la fois passionnant et prenant et très exigeant. Je n’avais jamais piloté d’équipes de cette taille (130 personnes) auparavant.
Pour moi, être manager, c’est : se poser des questions toujours, avoir des doutes en permanence et prendre des risques. Il ne faut jamais se reposer sur ses acquis.
Est-ce différenciant d’être une femme manager ? Si oui, en quoi ? Y-a-t-il une énergie au féminin ? Ou travaillez-vous « comme toute le monde » ? Quelle est votre valeur ajoutée en tant que femme, mais aussi y-a-t-il des défauts typiquement féminins ?
Je suis convaincue qu’il y a une énergie au féminin.
Et aussi des travers typiquement féminins. Le fait de ne pas se mettre suffisamment en avant par exemple, je l’observe régulièrement chez mes collaboratrices féminines. L’auto-promotion n’est pas quelque chose de naturel chez les femmes. Prendre la parole pour parler d’elles, pour se mettre en lumière reste assez rare. Je trouve qu’elles ne le font pas assez et j’essaie de les y aider au maximum.
On a souvent l’image des femmes managers comme froides et inflexibles.. Oui, il faut faire preuve de poigne et de fermeté, mais il y a d’autres modèles que celui de l’«Executive Woman » rigide ou la « Killeuse » sans état d’âme.
Faites-vous partie d’un ou plusieurs réseaux ? Un réseau féminin ? Si oui, le(s)quel(s) ? Y a-t-il des réseaux actifs sur Bordeaux et/ou Nantes et dont vous faites partie ?
Non, j’aimerais bien, mais je n’ai pas le temps malheureusement. J’ai aussi trois enfants et une vie personnelle assez dense.
Comment conciliez-vous votre vie professionnelle et personnelle ? On dit que le digital contribue à un meilleur équilibre. Êtes-vous d’accord ?
C’est tous les jours un petit miracle… car c’est encore souvent les mamans que l’on appelle quand un enfant est malade par exemple. Le samedi et le dimanche, je prépare au mieux pour que dans la semaine, tout le monde soit bien. Concilier les deux demeure très compliqué, surtout en partant tôt le matin et en rentrant tard le soir. Mais j’adore mon métier, et je veux renoncer à rien
Il y a beaucoup de femmes qui abandonnent leurs ambitions en pensant que pour grimper les échelons dans l’entreprise, elles doivent tout sacrifier d’un point de vue privé… Je ne veux ni l’un ni l’autre : ni arrêter d’avoir une vie personnelle équilibrée, ni renoncer à avoir un métier passionnant.
Les femmes manquent de modèle alternatif dans lequel se projeter. Il faut bannir le syndrome du tout ou rien pour toutes les inciter à postuler à des grades supérieurs. La confiance dans le fait de pouvoir faire les deux, s’acquiert au fur et à mesure. Je suis mère de trois enfants et je passe beaucoup de temps avec eux. Mais j’adore aussi mon métier et je ne veux pas pour autant l’arrêter.
J’estime que c’est aussi cette alchimie qui fait de moi la manager que je suis. Ce que m’apporte ma famille me permet d’être une meilleure manager. Mais c’est aussi parce que les personnes qui m’ont choisi à ce poste-là ont su me rassurer et me faire grandir.
Pour ce qui est du digital, si contribuer à un meilleur équilibre c’est pouvoir travailler de chez soi, en étant connecté de temps en temps, oui. Cela m’évite le temps de transport et je peux m’isoler pour travailler. Mais je reste quand même dans un métier de contact.
Rien ne remplace le fait d’aller voir un client ou d’être avec ses équipes.