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Maman, un job a plein temps…

Martine Abbou
Ecrit par Martine Abbou

Maman en 2012, un vrai boulot, même si tout n’est qu’amour.
Faudra t-il un jour penser à rémunérer les femmes qui restent à la maison pour élever et éduquer leurs enfants? Choqués? votre avis nous intéresse.
wimadame offre son portail et donne  la parole écrite à Sandrine Marguiles

– Diplômée  d’un Master en Marketing en Ecole de Commerce

– 10 années passées dans l’univers de la communication et des relations presse

– Depuis 2 ans Sandrine Margulies a intégré un nouvel univers professionnel : celui de jeune maman ! Toujours très active elle conjugue sa vie entre son travail de Free Lance ( rédaction de contenu et formation en communication) via sa structure PRESSE ROOM (http///presseroom.com) et son blog MON JOB DE MAMAN (http://monjobdemaman.com).

 

“Jeune trentenaire, dynamique, fiancée à un beau médecin, cela fait une dizaine d’année que j’officie dans l’univers de la communication. Je vis sur Paris, dirige une équipe de 15 personnes, travaille 12H/jours, certains week-ends, voyage plusieurs fois par an, encaisse tout les mois un joli salaire et fais de belles rencontres professionnelles…En bref, une vie de cadre parfaite aux yeux de nombreuses personnes.
Et pourtant le 26 octobre 2010 ma carrière  va connaître un virage à 180 dégres : En l’espace de 10H00 de travail rigoureux et sans douleur je passe du statut de jeune mariée à celui de MAMAN. Le changement est radical :mon boss me fait comprendre que je dois reprendre mon rythme de travail comme aux premiers jours et me donner encore plus alors que je n’ai qu’une envie profiter de mon bébé et rentrer le plus vite possible chez moi. Mes priorités ne sont définitivement plus les mêmes.
Je quitte donc mon poste de directrice dans une prestigieuse agence parisienne pour un nouveau job et de nouvelles règles et deviens une FAF (Femme Au Foyer).

Chaque jour je découvre le métier de maman et mes journées sont bien remplies. En véritable dirigeante, mon job consiste à développer les compétences physiques, sociales, intellectuelles et affectives de mes collaborateurs ; ma fille et mon époux. J’élabore également les plateaux repas matin, midi et soir et bosse de 7 h à 20. Je suis d’astreinte la nuit. Je n’ai pas de vacance set je suis complètement bénévole.

Après presque 2 ans passée dans cette nouvelle « boite », un bilan s’impose : je suis bien dans mes baskets et j’accepte mon nouveau statut peu reconnu par notre société.
Beaucoup de personnes estiment qu’une mère qui prend la décision de quitter son poste pour s’occuper exclusivement de ses enfants et de son foyer es tune « inactive »…Elle ne participe pas à la dynamique économique du pays, passe de savoureuses vacances à son domicile et finalement n’a pas de grands sujets de conversation.
Contrairement à beaucoup d’idées reçues, ETRE UNE MAMAN est un véritable métier .Malheureusement il faut vivre cette merveilleuse expérience pour le comprendre.
Je recommande, à tous les réfractaires de FAF, un film poignant qui illustre parfaitement le regard que porte la société Française sur la femme au foyer :« De l’autre côté du lit »,réalisé par Pascale Pouzadoux,sorti le 7 janvier 2009 en France et avec, comme acteurs principaux, Dany Boon et Sophie Marceau. Ce film raconte l’histoire d’Ariane, mère au foyer, qui propose à son mari Hugo, patron d’une entreprise, d’échanger leur vie pendant un an afin qu’il comprenne que le quotidien de la femme au foyer n’est pas toujours rose et qu’il soit plus reconnaissant…Beaucoup de gens qualifient la femme au foyer comme inactive et désœuvrée ne faisant rien de sa journée, ce que ce film démentira en montrant Hugo débordé face à la quantité de travail à accomplir à la maison, ce qui démontre bien que le travail d’une femme au foyer est aussi dur qu’un autre travail. Après cette jolie leçon de vie donnée par le Cinéma Français, la réalité rejoint-elle la fiction ?L’état Français est-il réellement investit sur l’intégration de la femme au foyer dans notre société ?
Aujourd’hui en France, juridiquement parlant, une FAF n’est rien.Alors que plus de 2,5 millions de femmes choisissent de rester au foyer pour s’occuper de leur famille, aucune rémunération, sécurité sociale personnelle ou de statut fiscal particulier n’est prévu pour cela. Nous sommes considérées comme une personne à charge.N’étant pas demandeuse d’emploi, en général elle ne bénéficie d’aucune aide si elle décide d’en retrouver un.
Financièrement, elle dépend entièrement de son conjoint, même si les allocations familiales et de naissance sont en principe versées à la mère. Si la mère n’élève pas l’enfant, les allocations familiales sont payées à la personne qui remplit ce rôle. Actuellement, l’État Français verse aux femmes au foyer un Complément Libre Choix d’Activité (CLCA), anciennement appelé Allocation Parentale d’Éducation (APE), d’une valeur de 554,88 € par mois, et ce pendant trois ans dès le deuxième enfant. Elle permet au parent de suspendre son activité ou de la réduire afin de s’occuper de son enfant. La France dépense ainsi deux à trois milliards d’euros pour que les mères gardent leurs enfants à la maison. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, cela représente une économie : pas besoin de construire autant de crèches, de payer le personnel, … 
Les femmes représentent 98% des allocataires et 20% d’entre elles sont sans emploi et les autres travaillant à temps partiel(source CREDOC). Et pour nos voisines européennes qu’en est-il ?
• Au Luxembourg, une allocation est versée pendant une période allant de 2 à 8 ans, suivant le nombre d’enfants que compte la famille et s’élève à 485,01 €, quelque soit le nombre d’enfants élevés, sauf en cas de naissance multiple ou d’adoption multiple.

En Belgique, comme dans tous les pays de l’Union Européenne, la femme au foyer n’a pas de statut légal. Pour cette raison, il n’est pas rare qu’elle appartienne au lot des « autres inactifs » dans les statistiques économiques et démographiques, ce qui rend les femmes au foyer difficilement quantifiables. Selon une enquête sur les forces de travail de l’INS (Institut National de la Statistique) réalisée en 2004, le nombre de femmes classées dans la catégorie des inactifs âgés entre 15 et 64 ans, sans compter les étudiants, se chiffre à 365 096 en Wallonie. Et l’Association des Femmes au Foyer estime à un million le nombre de femmes au foyer en Belgique.
• En Allemagne, tout est fait pour décourager la mère qui veut travailler : la femme qui travaille à l’extérieur est mal vue par la société allemande qui la considère comme une mauvaise mère et lui attribue le surnom « Rabenmutter » qui signifie « mère corbeau », du fait que le corbeau est une espèce qui chasse ses petits hors du nid très tôt. De plus, les structures d’accueil pour les enfants de moins de 3 ans n’existent quasiment pas et l’État, qui pénalise les travailleuses, verse aux mères au foyer et aux femmes qui travaillent à temps partie lune allocation parentale pendant 12 mois en plus d’une allocation d’éducation pendant 24 mois d’un montant de 300 € par enfant pour les parents qui cessent leur activité professionnelle. Mais aujourd’hui, les femmes sont de plus en plus diplômées et rêvent de faire carrière, donc peu d’entre elles décident de fonder une famille, ce qui explique que l’Allemagne détient le record des ménages sans descendant et que le taux de natalité allemand ne cesse de décroître depuis quelques années
• En Suède, les enfants de moins de 1 an sont gardés par leurs parents grâce à un congé à rallonge, puis l’État prend le relais et assure une place dans une structure collective à presque tous les enfants âgés de 1 à 5 ans. Au final, la Suède connaît des taux de natalité et de femmes actives élevés.
En Finlande,une allocation de garde d’enfant à domicile est versée en faveur des familles qui gardent ou font garder leurs enfants au domicile jusqu’à l’âge de 3 ans. Elle s’élève à 314,28 € par mois mais peut être augmentée de 94,09 € pour des enfants âgés de moins de 3 ans et 60,46 € pour des enfants de 3 à 6ans.
• En Norvège,l’allocation pour garde d’enfant est versée aux parents qui gardent leurs enfants âgés de 1 à 3 ans à domicile. En principe, les parents ne doivent pas avoir recours à une garderie pour pouvoir bénéficier de cette allocation. Son montant est compris entre 661 et 3 303 couronnes par mois (c’est-à-dire entre 80,90 et 404,30 €).

Enfin, depuis de nombreuses années, des organisations européennes ont été créesafin de légitimer le rôle des parents aux foyers au sein de notre société, telles que :
La Fédération Européenne des Femmes Actives au Foyer :La FEFAF, créée en 1983, revendique la reconnaissance de la valeur humaine, sociale et économique du travail familial non rémunéré effectué au foyer pour un membre dépendant de la famille. Selon l’association, « Tout(e) femme/homme doit avoir la possibilité réelle d’un libre choix d’organiser elle/lui-même son “itinéraire de vie” familial et professionnel ». Cette Fédération demande aux Gouvernements Nationaux, aux Instances de l’Union Européenne et à l’ONU un statut propre pour les parents au foyer, la reconnaissance de leur travail familial, l’obtention de droits sociaux et une collecte de données dans les statistiques nationales et européennes sur les femmes et les hommes au foyer.   

Le Mouvement Mondial des Mères (MMM) est une ONG internationale apolitique et non confessionnelle, qui bénéficie du Statut Consultatif Général à l’ONU. Le MMM fédère 64 associations dans près de 40 pays etre présente plus de 6 millions de femmes à travers le monde. Sa mission est de promouvoir le rôle de la mère auprès des instances nationales et internationales. L’objectif du Mouvement Mondial des Mères, né en 1947 de l’action internationale de l’Union Féminine Civique et Sociale (UFCS), était de sensibiliser l’opinion publique aux problèmes soulevés par la généralisation du travail professionnel des mères. L’UFCS voulait rendre possible le libre choix de la mère entre vie professionnelle et présence au foyer. Dans ce but, son action fut de développer les prestations familiales et de créer l’allocation de la mère au foyer.
Que se soit au niveau individuel, institutionnel ou à l’échelle d’une nation, le statut de parent au foyer doit encore évoluer. En donnant de leurs temps, de leurs écoutes, ces mamans et papas contribuent à l’amélioration de la société !J’espère vous retrouver sur mon blog pour vous faire partager mon quotidien et mes articles sur: www.monjobdemaman.com