Laurence Grenier vous raconte…. Proust
Savoir accueillir, voilà une activité qui peut rapporter gros ! gros en bonne volonté et reconnaissance de celui qu’on a accueilli, gros en plaisir d’avoir bien fait les choses, gros en enseignement pour ceux qui vous regardent.
Que des bénéfices, même si l’invité s’avère décevant, d’autant que l’on ne connait pas toujours les retombées ultérieures.
[le Duc de Guermantes, personnage de A la recherche du temps perdu, est un grand seigneur riche, beau et très arrogant. Il est marié à sa cousine Oriane, reine des soirées aristocratiques du faubourg Saint Germain, qu’il trompe mais dont il est fier d’exhiber l’esprit]
Quand il voulait faire plaisir à quelqu’un, M. de Guermantes avait ainsi pour faire de lui, ce jour-là, le personnage principal, un art qui savait mettre à profit la circonstance et le lieu. Sans doute à Guermantes ses «distinctions» et ses «grâces» eussent pris une autre forme. Il eût fait atteler pour m’emmener faire seul avec lui une promenade avant dîner. Telles qu’elles étaient, on se sentait touché par ses façons comme on l’est, en lisant des Mémoires du temps, par celles de Louis XIV quand il répond avec bonté, d’un air riant et avec une demi-révérence, à quelqu’un qui vient le solliciter. Encore faut-il, dans les deux cas, comprendre que cette politesse n’allait pas au-delà de ce que ce mot signifie.
Le côté de Guermantes
A pleasant reception may be a very profitable activity! profitable thanks to the good will and gratefulness of the guest, the pleasure of things well done, the lesson taught to our staff and/or collegues. There are only benefits, even if the guest is disappointing, because you never know the consequences.
[the Duc de Guermantes, a character in Proust’novel Remembrance of things past, is a haughty aristocrat, handsome and rich. He is married to his cousin Oriane, queen of Paris aristocratic salons, to whom he is unfaithful, but whose wit he loves to show off in countless parties]
When he whished to give pleasure to anyone, M. de Guermantes possessed, in this way, for making his guest for the moment the principal person present, an art which made the most of the circumstances and the place. No doubt at Guermantes his “distinctions” and “favours” would have assumed another form. He would have ordered his carriage to take me for a drive, alone with himself, before dinner. Such as they were, one could not help feeling touched by his manners, as one is in reading memoirs of the period by those of Louis XIV when he replies good-naturedly, smiling and almost with a bow, to someone who has come to solicit his favour. It must however in both instances be borne in mind that this “politeness” did not go beyond the strict meaning of the word.
The Guermantes Way