Alliance, coopération & partenariat

Une audace audacieuse

Martine Abbou
Ecrit par Martine Abbou

Revue de Presse : sophie de Menton, présidente d’Ethic pour Causeur. Journal en ligne, crée le 15 novembre 2007 par la journaliste Elisabeth Levy le surnomme aussi ” Salon de réflexions” appuyé par le slogan ” Surtout si vous n’êtes pas d’accord”. Causeur aime à publié des articles polémiques, des tribunes…  http://www.causeur.fr

” Certes, les Français sont indisciplinés, râleurs, de mauvaise humeur, exigeants, capricieux, attendant tout de l’État et considérant le travail comme une valeur, mais surtout comme l’exploitation de l’homme par l’homme, détestant les riches (sauf ceux qui ont gagné au loto), n’ayant confiance en personne, adorant la démocratie mais votant de moins en moins… Mais ils sont aussi capables d’exploits et d’un redoutable bon sens. Il semblerait que l’administration (peut-on encore dire l’« État » ?) ne cesse d’en rajouter sur ce qui les exaspère et paralyse le pays, pour leur bien, évidemment. On se demande comment cette politique consistant à dire non à pratiquement tout va cesser.

Les Français et la luxure capitaliste

L’impuissance gouvernementale est actée, il suffit d’entendre l’ancien Premier ministre Édouard Philippe répondre avec mesure à une audition parlementaire, tentant d’expliquer courageusement que l’on pourra de moins en moins prendre de décisions nécessaires, mais contraires à certains décrets promulgués, si la menace d’une mise en examen et de poursuites au pénal est une épée de Damoclès permanente.

Et aussi  Les Parisiens à Anne Hidalgo «Le Havre c’est encore loin?»  sa réponse : «Taisez-vous et nagez!» Nous n’avons pas de temps à perdre avec des coupables en puissance, mais beaucoup de temps à gagner avec ceux qui cherchent des solutions. Pour cela il vaut mieux s’adresser aux entrepreneurs, sachant qu’en France nous privilégions tout ce qui est « à but non lucratif ». Le lucratif c’est le stupre ( déshonneur) et la luxure capitaliste, d’où la méfiance permanente envers tout ce qui vient du privé : cliniques, libéraux, initiatives des entreprises, etc.

L’État profond a atteint un tel stade de pouvoirs diffus et dissimulés, de structures imbriquées, de stratifications administratives, de petits chefs ayant le pouvoir de bloquer, que rien ne peut arrêter ce canard sans tête. Prenons l’exemple récent et encourageant de l’annonce d’un vaccin contre le Covid-19. On commence par interroger les Français sur le sujet, mais en l’état actuel des choses, comment pourraient-ils avoir une opinion objective ? De fait, ils répondent à 59% que, personnellement ils ne se feraient pas vacciner. Et médias et politiques de renchérir en déplorant que nous soyons le peuple le plus opposé à la vaccination. Conclusion: certains envisagent alors de le rendre obligatoire! Un préambule symbolique et navrant: on peut légitimement exprimer des doutes sur les effets secondaires potentiels d’un vaccin dont on ne sait rien, sinon que la perspective de son arrivée sur le marché a fait prendre 4% à Wall Street dès l’ouverture ! S’inquiéter des possibles dommages sanitaires d’un vaccin en cours de test ne veut pas dire que l’on est réfractaire à la vaccination en général (laissons cela aux Verts !). En revanche la perspective de la vaccination obligatoire ouvre la porte à de grandioses polémiques.

De la même façon on découvre que les masques chirurgicaux sont lavables plusieurs fois et réutilisables, test à l’appui. Oui, mais un décret interdit « la réutilisation de dispositifs médicaux à usage unique », donc la collecte des masques usagés en milieu pharmaceutique. Alors, très vite, on opte pour la création d’une « mission d’évaluation » – nous voilà rassurés. Bien entendu, on ne consulte pas les industriels et les réseaux de récupération qui pourraient intervenir. Dans la réalité, tout le monde s’en fiche et chacun fait ce qu’il veut de ses masques (y compris les jeter sur la chaussée ou à la mer). Tant pis, l’essentiel, c’est la règle: les masques sont obligatoires et leur réutilisation interdite. Rappelons que lorsque le port du masque est devenu obligatoire, il était interdit aux entreprises d’en acheter et aux pharmacies d’en vendre. Même pas peur !

70 psychologues à l’écoute du télétravailleur désemparé

On a invité les entreprises à recourir avec discernement au télétravail, jusqu’à ce qu’il devienne « obligatoire ». Il est ainsi interdit d’aller travailler sans attestation obligatoire de l’employeur, auquel on interdit par ailleurs d’employer ses salariés autrement qu’en télétravail. Le même télétravail, si j’ai bien compris le président de la République, est « interdit » aux administrations qui doivent obligatoirement continuer à dysfonctionner normalement. Là, cela devrait aller.

Et en même temps, il fallait bien l’évacuer cette place de la République…

Mais ce serait trop simple. Est donc apparu récemment le principe d’une prime compensant le télétravail à la maison, dont on peut gager qu’elle va devenir obligatoire. Sans parler des tickets-restaurant obligatoirement distribués lorsqu’on reste chez soi et que les restaurants sont fermés. On comprend qu’Élisabeth Borne ait créé un numéro vert (0800 130 000) auquel répondent 70 psychologues chargés de soutenir le télétravailleur désemparé.

Il est interdit de sortir de chez soi, mais obligatoire de sortir dûment nanti d’une attestation que l’on se fait à soi-même. Au sujet du motif invoqué, il est donc interdit de se mentir à soi-même.

Pas de chance: il est interdit d’interdire le « Black Friday », car les commerçants (interdits d’ouverture) sont autorisés à organiser toute l’année des opérations de promotion limitées dans le temps. De toute façon, il est interdit d’acheter ce qui n’est pas « essentiel ». Toutefois, l’essentiel n’est pas encore obligatoire.

Le gouvernement ressemble de plus en plus à un syndic d’immeubles en déroute, le concierge en chef est dans l’escalier et l’ascenseur toujours en panne.