Coup de Cœur

Une Communauté de femmes enthousiastes

Martine Abbou
Ecrit par Martine Abbou

” Je suis une femme mariée et heureuse” déclare Fawn Weaver! Fawn est mariée depuis 2003, présidente de Valrentco, elle préconise et se donne comme mission de proclamer  haut et fort: Le mariage , oui elle y croit.

Cette semaine Anne Catherine Avare fidèle à la communauté de wimadame depuis 2010, a gentiment traduit pour nous un extrait du livre ” Happy wives Club”. Surprenant parfois, déroutant ce texte ne vous laissera pas indifférente.

Le club pour les femmes qui aiment être des épouses Stefanie Marsh(The Times) 


Le guide de la relation de couple de l’auteur Fawn Weaver est déjà un best-seller enAmérique. Mais est-ce juste le nouveau« Femmes Soumises» ?

J’ai toujours été un peu choquée par les démonstrations publiques d’affection, mais la prochaine fois que je vois une femme soumise à son mari en public, je vais essayer de ne pas juger. Pour l’instant je sais qu’en ayant l’air continuellement en admiration devant son mari une femme tente simplement de préserver le quotidien économique de son mariage pour toujours. Les démonstrations publiques d’affection font partie de l’accord si elle veut préserver le long terme.

Il existe d’autres choses, certains diraient extrêmes, qu’une femme peut faire avec / à son mari dans l’intérêt d’un mariage durable. L’embrasser tous les jours sur la bouche, de préférence avec la langue. Ne jamais faire de réflexions ou dire du mal de lui et toujours avoir un grand sourire. Laisser tomber tous les amis de sexe opposé, y compris ceux sur Facebook, afin de ne pas être tentée par une liaison. Parler constamment de sa relation à des amis. Ignorer pour toujours les dix choses agaçantes qu’il fait constamment. Impitoyablement se concentrer sur les aspects positifs, peut-être avec l’aide du « Challenge de la Reconnaissance Maritale ».

Le « Challenge de la Reconnaissance Maritale » (CRM[1]) est l’idée originale de Fawn Weaver! Agée de 37 ans, mariée depuis 15 avec un enthousiasme à le crier sur tous les toits et, tout à coup,branchée à fond par le monde ultra-compétitif du développement personnel. Elle est ce qu’on appelle aux États-Unis aujourd’hui une « pionnière », dans la même lignée qu’Elizabeth Gilbert, l’auteur de Mange, Prie, Aime (Eat ,Pray, Love).

Chaque matin, pendant un mois, vous êtes censée écrire toutes les choses pour lesquelles vous êtes reconnaissante en vers votre mari. Vous ne pouvez pas tricher : les choses pour lesquelles vous serez reconnaissante demain doivent être différentes de celles pour lesquelles vous êtes reconnaissante aujourd’hui. Fawn dit que cela va changer votre mariage pour le mieux. Si vous n’avez plus d’inspiration, essayez de penser à des choses pour lesquelles vous êtes reconnaissante qu’il ne soit pas… chauve, analphabète, sénile, etc.

Le CRM fonctionne à merveille,apparemment, et pourtant il est simplement l’un des nombreux coups de fouet au mariage qui peuvent être trouvés sur le site Web de Fawn, Happy Wives Club[2],dont la popularité a littéralement explosé. Fawn a mis en place le site il y a un peu plus d’un an sur un coup de tête (elle était gérante d’un hôtel en Californie à l’époque) pour lutter contre toutes les histoires négatives dont elle a été constamment bombardée par la télévision (elle déteste la franchise Real Housewives, mais ne s’abaisse pas à râler à ce sujet parce que les Epouses Heureuses ne restent pas enlisées dans l’ornière de la négativité). « Vous savez quoi ? », se dit Fawn, « Je vais créer un club de femmes comme moi. Les femmes qui apprécient d’être mariées et aiment être une épouse».

Fawn est non seulement mariée et heureuse, mais elle estime que « ils vécurent heureux n’est pas un conte de fées, c’est un choix » (copyright). C’est une infection, sinon une envie d’illusion béate, qui implique que si vous en décidez ainsi, votre mariage sera prospère (et que si votre mariage échoue, vous n’avez pas travaillée assez dur).

Au début de la création de son site, Fawna demandé à cinq de ses amies les plus heureuses en mariage de la rejoindre. Bientôt des milliers de femmes partageant les mêmes idées dans le monde entier l’ont rejointe. Elles aussi en avaient assez de cette espèce de fléau de dénigrement du mariage qui a gagné le monde entier. Elles ont réalisés que les femmes n’avaient plus de modèles de rôles positifs (exemple de modèle de rôle positif : Marion Cunningham dans Happy Days).

Lorsque leur nombre a atteint six chiffres, Fawn a décidé qu’elle voulait les rencontrer et a réservé un voyage autour du monde. Son objectif: découvrir les secrets universels d’un mariage heureux. Elle a parlé aux femmes en Australie, Afrique du Sud, Italie, Ile Maurice, Amérique du Sud et au Canada, et elle a mis tout ce qu’elle a appris dans un livre. La semaine dernière, elle a reçu un appel téléphonique: Happy Wives Club était sur le point d’entrer en 3ème place dans la liste des best-sellers du New York Times. Aujourd’hui, il est publié au Royaume-Uni.

Fawn et son mari adoré Keith (« Il travaille aux affaires gouvernementales dans une société classée dans le classement Fortune 500 ») sont tous deux chrétiens, ce qui explique en partie la popularité du livre/site en Amérique. Cependant tous ses membres ne sont pas chrétiens, et seulement un tiers de la « communauté HWC » est américaine. Elle dit qu’un autre tiers est britannique.

Et en dépit de la barrière à l’entrée pour devenir membre de la HWC (réservé aux épouses satisfaites), toutes ses fans ne sont même pas mariées. Fawn me dit «Je reçois tellement de courriels de femmes en larmes ». Une de ces célibataires en larmes lui écrivait récemment « Vous m’avez juste donné de l’espoir, je n’ai pas besoin de renoncer à ma personnalité pour me marier ».

Il n’est pas tout à fait exact de dire que vous n’aurez pas à changer si vous voulez adhérer à la formule« Faites votre propre mariage parfait »de Fawn. Surtout si vous êtes du genre cynique. Pour commencer, vous allez devoir être en permanence positive! (apparemment les hommes aiment ça). Fawn, le genre fonçeuse typique de la révolution du développement personnel, est convaincu que l’échec de nombreux mariages est une dû à femme garce, négative, aigrie.

Pense-t-elle que les femmes sont par nature plus critiques sur leur relation que les hommes? « Absolument ». Qu’est-ce qui ne va pas avec nous ? « Nous sommes câblées différemment », affirme Fawn. «Nous savons de quelle manière nous ferions les choses et nous avons une propension à vouloir changer les gens! »que les hommes n’ont pas. C’est pourquoi, lorsque nous avons une idée en tête, rien ne peut nous arrêter. Mais dans un mariage, vous n’êtes pas là pour changer l’autre.

Elle admet que les hommes ont leurs propres problèmes au premier rang desquels leur réticence à « se confier ». « Mais je vous dis une chose que les femmes font et que les hommes ne font pas. Les hommes ne se retrouvent pas pour critiquer de leurs épouses ».Fawn pratique une politique de tolérance zéro sur le dénigrement des maris. « J’ai une règle quand mes amies commencent à se plaindre de leurs maris. Je prends le parti du mari. Me joindre à leurs récriminations ne va pas les aider ».

L’un des billets les plus populaires de son blog s’appelle« Changer de conversation » : quand la conversation s’orientesur le mariage, vous serez leparticipant dans cette conversation qui amène la conversation sur ce qui est formidable à propos du mariage, ce qui est bien au sujet de votre conjoint. Cela me semble ennuyeux. Fawnn’est pas d’accord avec moi : « Une chose étonnante commence à se produire lorsque les femmes déplacent leur attention. Elles arrêtent de critiquer ».

Fawn dit qu’il n’est pas bon de prétendre que les hommes sont des femmes. « Ils ont un ego. Ils sont nés avec ça. Quand nous les mettons en valeur, leur faisons savoir combien nous les aimons et les apprécions, cela les libère pour nous aimer complètement » (Exemple donné par Fawn de mise en valeur du mari: « Je regarde mon mari dans les yeux, un homme dont la nature est tellement meilleure que la mienne, et je me sens comme si je ne pourrais jamais me comparer à lui. J’ai toujours su cela. Ce que je travaille si dur à accomplir dans ma vie personnelle arrive avec une grande facilité dans la sienne ».)

De manière tentante, bien que Fawn vient de me dire que les femmes répugnent à changer leurs hommes, elle est convaincue « qu’il est possible pour une femme de changer complètement une relation », sous réserve que la relation soit exempte de mauvais traitement, de dépendance et d’infidélité, et que « vous commenciez avec un bon élément ».

Fawn ne se sent malheureusement pas capable de répondre à la question de savoir comment commencer avec un bon élément, ou si l’homme que vous avez est un bon élément ou pas. Quoi qu’elle ait un contrat pour deux livres. Espérons que le tome 2 abordera ces questions pressantes complémentaires.

En attendant, Fawn conseille de ne pas vous mariez si vous êtes malheureuse. Et une fois la bague au doigt, le mot d’ordre est AEOD (accepter les différences mutuelles). Et exercez-vous avec des citations inspirantes de gens tels que le philosophe Bertrand Russell : « De toutes les formes de prudence, la prudence en amour est peut-être la plus fatale au vrai bonheur »de la page Positive Marriage Quotes[3] de HWC.

Et lisez l’ouvrage de Laura Doyle : Femmes Soumises ou comment garder son mari en lui disant toujours oui ! (Fawn offre régulièrement ce livre à ses amis en cadeau de mariage). Regarder aussi Pretty Woman. C’est le film préféré de Fawn (elle prétend que la trajectoire de cette femme passant de prostituée à épouse d’un horripilant millionnaire est un exemple exaltant de transformation personnelle).

Comme vous pouvez le voir sur son site, Fawn est une grande adepte des listes : les 5 avantages évidents dusexe que vous ne connaissez peut-être pas ; Le Top 20 des idées de rendez-vous nocturne à la maison ; Les 7 Habitudes des mariages très heureux, et ainsi de suite. Elle dit que ces croyances,qu’elle partage, ont toutes été glanées auprès de ses membres et des femmes qu’elle a interrogées pour son livre.

Ken et Dot, d’Afrique du Sud, disent que c’est le rituel du café du matin qui a maintenu leur couple. Pat dit que c’est le fait de choisir« nos amis très attentivement », en évitant toute personne qui pourrait être « destructrice pour notre relation ». Une Canadienne maintenant heureusement marié raconte à Fawn comment elle a commencé à en vouloir à son mari après avoir fait cinq fausses couches, dont l’une s’est produite au cinquième mois de grossesse. Son mari n’est pas venu au rendez-vous avec le médecin. Elle se reproche « d’avoir permis à ces pensées négatives de prendre de l’ampleur ». Elle a sauvé son mariage quand elle a commencé à penser positivement.

La coiffeuse de Fawn lui a présenté Keith (la coiffeuse était la mère de Keith). Après leur premier rendez-vous« ils savaient qu’ils allaient se marier ». Fawn a sélectionné tous ses amis de sexe masculin («J’ai vu un grand nombre de relations échouer juste à cause de Facebook ») et elle et Keith ont tous deux poursuivi séparément une brillante carrière. Ils n’ont pas d’enfants.

Fawn croit en l’égalité de rémunération, elle est exaspérée de voir si peu de femmes dans les salles de conseil, mais « à la maison, nous devons accepter que nous sommes différents ». Une femme peut être tentée, prévient-elle, de laisser les forces externes imposer leur rôle dans le mariage. «Le féminisme a sa place, mais il rend les femmes paranoïaques en pensant que les hommes profitent d’elles dans la relation. Vous ne devez pas être préoccupés par ce que quelqu’un d’autre prétend être votre rôle à la maison. Ce qui doit vous préoccuper est ce qui rend votre conjoint heureux et ce qui vous rend heureuse. Je peux dire sur le site : J’aime mon mari ! Mais si je dis : J’adore mon mari ! ou J’honore mon mari, j’attire immédiatement l’attention des féministes. C’est un déclencheur. On pense que nous sommes faibles d’honorer, adorer et chérir. Il ya cette préoccupation chez les femmes que si elles montrent trop d’adoration, elles pourraient être considérés comme le plus faible des deux sexes. Et ce n’est absolument pas le cas. Il y a une telle force dans cela ». Elle ajoute que lorsqu’elle et Keith sortent, « Cela ne me pose absolument aucun problème d’être en adoration devant mon conjoint ».

Au cours de ses voyages Fawn a également rencontré des gens qui n’étaient pas tout à fait en phase avec sa page. Il y a, par exemple, une femme en Italie toujours malheureuse après son troisième mariage !Fawn décide qu’elle n’est pas le genre de personne avec laquelle il serait intéressant de discuter. À l’Ile Maurice, Fawn rencontre une femme qui lui dit qu’elle ne connaît personne sur l’île ayant un mariage heureux parce que les hommes du pays ont un problème avec l’alcoolisme. Encore une fois, Fawn ne veut pas l’entendre et au lieu de cela trouve un chauffeur de taxi avec une histoire plus heureuse. Plus tard, elle rencontre un couple qui a trouvé le bonheur dans un mariage arrangé. Fawn généralise et  semble suggérer que toutes les unions de ce type seront couronnées de succès.

Cependant, n’y a-t-il pas une part de chance, dans le fait de finir avec un mariage heureux? « Si vous en êtes à votre troisième mariage et que votre mariage est toujours un problème, vous êtes la seule constante dans les trois mariages ». Ce n’est pas une question de malchance. Elle pense que vous devez « Travailler avec ce que vous avez. Méfiez-vous des conseils conjugaux que l’on vous donne ! »,« Votre thérapeute n’entend qu’une version de l’histoire ».

Bien mieux, dans une période difficile, rechercher des personnes heureuses en mariage avec qui passer du temps en couple. Ne jamais s’écarter de l’honnêteté, mais comme Fawn l’a déjà fait, éloignez-vous pour une marche sans but de six heures afin de retrouver votre calme avant de partager la grosse colère induite par votre mari. Une autre astuce de Fawn : demander à votre mari de vous donner une note entre 1 et 10 en tant qu’épouse, et de lister les points où vous pourriez vous améliorer.

A Noël, « chaque année, j’écris sur une fiche cartonnée tous mes objectifs personnels pour l’année à venir, pour moi, et au dos, j’écris tous les objectifs que j’ai pour Keith. Il fait la même chose de son côté. Et le 31 Décembre, nous échangeons nos cartes et en discutons ».

A cours de ses interviews de par le monde,elle complète «Je suis maintenant convaincue qu’un mariage heureux est à la portée de tous ceux qui savent le saisir ». Afin de vous aider, elle a inclus dans son livre les 12 Secrets d’un Super Mariage. Ce sont: 1. Respect 2.Confiance 3. Croire en Dieu (Fawn, si je suis un athée, mon mariage est-il voué à l’échec ? «  Je n’ai aucun moyen de le savoir ») 4. Le rire est la meilleure des médecines 5. Avoir des centres d’intérêts extérieurs 6. Avoir un rituel 7. Donner des rendez-vous à votre conjoint 8. Soutenez votre conjoint 9. L’amitié est essentielle 10. Nourrissez votre mariage 11. Pas de plan B 12. Choisissez bien vos amis.

Je voudrais ajouter, choisissez judicieusement votre mari. Et j’espère qu’il est d’accord pour les objectifs sur fiches cartonnées.


[1] Dans les texte original, HGC, Husband Gratefulness Challenge

[2] Club des Epouses Heureuses

[3]Citations Mariage Réussi