Alliance, coopération & partenariat

Vous les Femmes, la clé de votre adaptation au changement 

Martine Abbou
Ecrit par Martine Abbou

Pour vous Madame, Réflexion précieuse Robert Papin a écrit

Professeur émérite d’HEC Paris, Robert a créé HEC-Entrepreneurs avec une pédagogie dont la business-school d’Harvard s’est inspirée.

votre curiosité, votre réceptivité, deux qualités que les femmes savent cultiver ”

On ne peut rien imaginer à partir de rien et si vous vous repliez sur vous-même en vous coupant de votre environnement, votre « banque d’expériences » sera trop faible pour vous permettre d’avoir des idées meilleures que celles de la collègue a laquelle vous reprochez de rester enfermée dans sa tour d’ivoire. Ce que vous qualifierez de flair et d’imagination ne sera dès lors que le pâle résultat des recettes ressassées et usées auxquelles vous vous raccrocherez avec nostalgie car elles vous rappelleront la pétillance de votre curiosité passée.
Nous avons tous hélas la fâcheuse tendance à nous enfermer dans nos habitudes et ce phénomène s’accompagne bien souvent d’une atrophie des sensations que nous pourrions éprouver au contact de notre environnement : nous ne savons plus observer, entendre, sentir, toucher et nous laissons passer les opportunités faute d’avoir su les détecter.
Ce danger guette tout particulièrement les dirigeantes qui sont persuadées que leur secteur d’activité est à l’abri du changement, mais également celles qui, par perfectionnisme, par goût de l’action ou, simplement, parce qu’elles sont entourées de simples exécutants, consacrent le plus clair de leur temps à résoudre les difficultés quotidiennes. Cette attitude cache souvent le désir de se reposer l’esprit pour fuir une activité intellectuelle qui, curieusement, semble devenir d’autant plus pénible qu’elle est plus rarement pratiquée. C’est à cause de cette “somnolence intellectuelle” que beaucoup de responsables n’arrivent plus à prendre du recul par rapport à leur entreprise, et c’est cette même somnolence qui entretient chez elles nombre d’idées préconçues quant aux qualités idéales de leurs produits ou de leurs services.
Comment lutter contre cet engourdissement ? Comment redevenir perméable à l’environnement ? Comment rester réceptif “aux émotions que peuvent vous procurer aussi bien le ciel et la terre, qu’un bout de papier, une forme éphémère une toile d’araignée”

  • D’abord en laissant venir à vous les sensations et en les laissant défiler sans les soumettre au mental, à l’analyse.
    Si vous écoutez d’une oreille distraite les collaborateurs, les clients, les fournisseurs qui vous apportent des idées, si vous réagissez vivement lorsque ces idées heurtent vos croyances, vos préjugés alors ils ne reviendront pas vous apporter d’autres idées. Pire encore, ils vous prendront pour une patronne manquant d’imagination et incapable d’exploiter les opportunités.
  • C’est en effet votre imagination, votre intuition qui vous donnera la possibilité d’exploiter les données accumulées grâce à votre réceptivité. La quasi-totalité des physiologues considèrent que ces données sont constamment brassées par le cerveau à un niveau immédiatement inférieur au niveau de conscience et que c’est de cette zone, encore peu explorée, que jaillissent vos idées.
  • Ces dernières ne seraient donc pas la résultante d’une pensée rationnelle et consciente mais ” le fruit d’une intelligence qui condenserait des années d’apprentissage” et organiserait des connections entre vos observations, vos informations pour en faire surgir des intuitions.
  • Les plus belles découvertes n’ont pas été le fruit de timides tâtonnements, ni d’une réflexion forcenée, mais plutôt le résultat “d’une perception soudaine et intuitive, d’une prescience profonde et inexplicable, de chuchotements internes et fugaces” que les personnes concernées se sont bien gardées de rejeter ou de traiter par le mépris. Ces idées, ces intuitions paraissent aussi fuyantes que des anguilles et les esprits trop rationnels, obnubilés par les vertus du raisonnement logique et déductif, en attrapent très peu car ils croient uniquement ce qu’ils peuvent voir, entendre, sentir, toucher, analyser, mesurer, comparer. Pourtant, la plupart des grands savants et des grands dirigeants reconnaissent volontiers l’influence de cette intuition que l’on qualifie parfois, avec scepticisme, de flair ou d’instinct et, avec respect, d’imagination ou de jugement. Sans elle, Einstein et Archimède ne seraient peut-être pas considérés aujourd’hui comme des génies et, sur elle, Carl Jung écrivait : “la physique, elle-même, la plus rigoureuse de toutes les sciences appliquées, dépend à un degré stupéfiant de l’intuition qui opère au niveau de l’inconscient. “
    Si vous souhaitez vous-même valoriser votre potentiel imaginatif, commencez par lutter contre les ennemis de votre créativité : la crainte du ridicule, le manque de persévérance, le sentiment de frustration que vous éprouvez lorsque s’évanouissent les idées qui viennent de pointer le bout de leur nez, enfin les consultants qui coupent les cheveux en quatre et les analyses qui paraissent si belles que vous n’osez pas les contester.