Coup de Cœur Média

L’asthme de l’adolescent

L’asthme de l’adolescent : Que retenir d’essentiel
Texte écrit par le Dr Françoise Pariente Ichou ( juin 2018)

A l’occasion de la journée mondiale de l’asthme, le 1 mai dernier,
La Gregory Pariente Foundation s’est associée à cette journée pour contribuer à la prévention par le repérage des signes d’une crise d’asthme aigüe et à son traitement

La Gregory Pariente Foundation a choisi de se concentrer sur l‘asthme de l’adolescent. Pourquoi ?
l’asthme de l’adolescent est la maladie chronique la plus courante selon l’Européen Fédération of Asthma (EFA)
En moins de vingt ans, le pourcentage d’asthmatiques a augmenté de plus de 40 % chez les adolescents et en France, il naît toutes les dix minutes un futur asthmatique
Il est mal diagnostiqué et pas assez bien traité

L’adolescence est une tranche d’asthme particulièrement à risque pour plusieurs raisons, dont les principales sont :
L’adolescent en a « marre » de sa maladie remontant à sa petite enfance et donc observe moins bien les recommandations du spécialiste et suit insuffisamment les traitements prescrits selon l’EFA

Beaucoup de décès sont évitables car ils sont particulièrement dus à la mauvaise observance du traitement,

Il écoute moins ses parents. Il a tendance à s’isoler de ses amis, à craindre d’être ridicule en toussant pendant une activité collective, sport en particulier alors que celui-ci est toujours bénéfique. D’où l’importance des copains en bonne santé pour bien intégrer au groupe l’adolescent asthmatique en l’incitant a bien suivre son traitement

L’asthme de l’adolescent est connu pour être associé à des signes d’anxiété et à des conduites à risque (suicides, addictions aux drogues et au tabac )

Il est donc prioritaire de rappeler certaines connaissances pour lutter contre cette maladie

1- APPRENDRE A REPERER

Les signes de la crise aigüe
.Un sifflement dans la poitrine
.Un essoufflement (difficultés à respirer)
.Une toux sèche inhabituelle (nocturne ou à l’effort le plus souvent )
.Une oppression thoracique

Les signes de gravité
La persistance ou l’aggravation d’un de ces signes malgré la prise habituelle du traitement doit alerter et imposer de consulter rapidement les urgences

Insistons sur la toux nocturne, pendant le sommeil, qui réveille l’adolescent et qui persiste anormalement. C’est un signe d’alerte sur l’insuffisance du traitement qui doit conduire à consulter. L’adolescent qui connaît bien sa maladie et qui s’écoute doit parler avec son médecin (ou les parents et/ou accompagnants) et s’impliquer dans son traitement jusqu’à ne pas hésiter à évoquer le démarrage d’un traitement de fond ( mot à intégrer dans le langage d’un asthmatique) si le médecin ne le propose pas lors de la consultation.

Les facteurs cliniques de mauvais pronostic/ facteur de gravité potentielle (GINA 2017) (facteurs qui font que l’adolescent est particulièrement à risque )
. Consommation excessive de bronchodilatateurs (> 2 fois/semaine)
. Tabagisme actif ou passif
. Persistance d’allergènes (animaux, tapis…)
. Obésité, rhinosinusite ou allergie alimentaire vraie
. Problèmes psychosociaux ou économiques
. Déjà un épisode d’hospitalisation pour crise grave

2 – SUIVRE EN S’APPROPRIANT le traitement prescrit est primordial

Autant le traitement de la crise aigüe (bronchodilatateur type Ventoline)
que le traitement de fond contenant un corticoïde (cortisone) inhalé

La mise en route d’un traitement de fond a prouvé sa grande efficacité (GINA 2017) quand:
utilisation du traitement de la crise plus de 2 fois/semaine
survenue d’une toux nocturne qui réveille
limitation de l’activité liée à l’asthme
Plus de 2 symptômes /semaine liés à l’asthme

3 – BIEN APPRENDRE A UTILISER son ou ses SPRAYS/ DISPOSITIFS INHALES
Les gestes doivent être répétés avec le médecin jusqu’à ce qu’ils soient parfaitement intégrés
Enlever l’embout, expirer à fond, appuyer sur le spray en inspirant, attendre 10 secondes puis respirer normalement
Traitement mal inhalé = pas de traitement

4- Consulter au moins une fois un pneumologue pour bilan complet et contrôle de la prise en charge du traitement

En cas de crise aigüe ne guérissant pas avec le bronchodilatateur habituel, consulter en urgence ou aux urgences ou appel au 15 ou le 112 de l’étranger

Alerter c’est prévenir ; il faut accentuer la prévention dans notre pays
Pour que nos enfants respirent à pleins poumons :
Toujours en faire un peu plus qu’un peu moins